
Bibi Blama, situé à 8 kilomètres de Bagasola, est un site qui accueille des milliers de personnes déplacées par les conflits armés qui ravagent la zone du Lac. Parmi elles, Khadiga DJALAM, mère de huit enfants, incarne le visage de la résilience et de l’espoir retrouvé grâce à l’aide humanitaire.
Khadiga DJALAM a tout perdu à cause des violences qui ont frappé son village. Obligée de fuir, elle a trouvé refuge avec sa famille à Bibi Blama, un site destiné aux personnes affectées par les conflits. Comme beaucoup d’autres, elle s’est retrouvée démunie, sans ressources pour nourrir ses enfants ni perspectives pour reconstruire sa vie.
» Quand nous sommes arrivés ici, nous n’avions rien. Chaque jour était une lutte pour trouver de quoi manger. Mes enfants souffraient, et je ne savais pas comment leur offrir un repas « , confie-t-elle, la voix empreinte d’émotion.
Sa situation a changé grâce au projet de l’Aide Internationale de la Croix-Rouge Luxembourgeoise (AICRL), en partenariat avec la Croix-Rouge du Tchad. Cette initiative humanitaire a permis à Khadiga de bénéficier d’un soutien essentiel, notamment en kits alimentaires composés de maïs, de légumineuses, de litres d’huile, de haricot, de sucre et de sel…
Mais au-delà de l’aide alimentaire, c’est surtout un appui économique qui lui a été offert. Grâce à un fonds destiné aux activités génératrices de revenus, Khadiga a pu lancer un petit commerce, un pas décisif vers l’autonomie.
« Aujourd’hui, je vends, du maïs décortiqué en petite mesure, du poisson séché et quelques condiments au site. Avec les bénéfices, je peux acheter d’autres produits pour nourrir mes enfants et même économiser un peu », raconte-t-elle avec un sourire qui contraste avec la détresse d’autrefois.
L’objectif de ce programme ne se limite pas à une aide ponctuelle, mais vise à redonner aux bénéficiaires les moyens de reconstruire leur vie de manière durable. Pour Khadiga, comme pour tant d’autres déplacés, cette assistance représente bien plus qu’un simple soutien matériel : elle est une seconde chance, un tremplin vers un avenir meilleur.
M. DJEDANDOUM Ruben, chef de projet local de l’AICRL, insiste sur l’importance de ces initiatives. « Offrir une aide alimentaire est essentiel, mais permettre aux populations de devenir économiquement autonomes est encore plus crucial pour briser le cycle de la dépendance », explique t-il.
Si Khadiga a pu retrouver un semblant de stabilité, des milliers d’autres personnes déplacées au Tchad restent dans une précarité extrême. Les acteurs humanitaires appellent ainsi à un engagement renforcé pour soutenir ces communautés vulnérables et leur permettre de se reconstruire.
Ouganda TANGUE, de retour de Bibi blama.


